En Fuite

Quand on sait prendre sa vie en main, et la modeler à sa façon, elle vaut le coup d'être vécue.

Mais parfois les autres l'ont déjà modelé à ta place...et tu te retrouves dans ta vie comme un pantin dont le monde tire les ficelles.

*Une pause. Regarda par une fenêtre*

A moins de tirer toi-même les ficelles du monde...

Une fois qu'on son monde à soi, on peut entirer les ficelles... A moins que ton propre monde dépende d'un autre...

Il faut savoir faire la part les choses.

*Yo fronça les sourcils*

Non, je ne parle pas d'un monde imaginaire, mais de la réalité vraie. Si tu tires les ficelles du monde tu n'es plus un pantin. Tu fais du monde entier un gigantesque pantin, entièrement à ton service, et tu règnes sur ce monde de débiles profonds. En souverain absolu.

*Perdait son regard dans la nuit étoilée*

On dirai que tu en as toujours rêvé...

*Un silence profond s'installe. Sans la regarder, Yo. finit par dire gravement*

On ne choisit pas son destin.

*Puis reprit*

Il y a des gens dont le destin est de naître maître; d'autres dont le destin est d'être ses esclaves.

*Tourna ses yeux malicieux vers Akordia*

Et tu ne peux pas savoir comme gouverner les imbéciles peut-être à la fois passionnant et harasant. Mener un troupeau de badaux là où tu le désires est très drôle mais a tendance à lasser très vite.

*Elle lui sourit*

Je veux bien le croire, il fut un temps, je faisais la même chose...

Un jour, cela s'est retourné contre moi... Un malheureux coup du sort comme le dit souvent mon père, mais je ne le fais plus : le prix est trop grand.

ne devions nous pas aller voir la reine?

*Etonné*

Tu veux te livrer?

Non, je vais juste expliquer la situation, je ne suis pas en fraude, ni même en cavale...

D'accord, mais le problème c'est que les gardes te cherchent, alors s'ils te trouvent avant que tu ais pu voir la reine ils penseront que tu cherchais à fuir.

*Réfléchis*

Il faudrait se rendre au palais sans être vu; parce que si on nous trouve, on est cuit.

Et après? On nous prendra pour des malfaiteurs... Or, ce n'est pas le but recherché, tu imagines? Notre comportement serai vraiment douteux, et... honnêtement, je préfère allez leur parler de front.

Tu n'entends pas des bruits contre la porte?

*Yo tendit l'oreille. Son corps se raidit instinctivement, et il bondit brusquement sur ses pieds. Il courut à son sac de voyage, en sortit l'espèce de branche qui en dépassait : un long paquet. Il le défit soigneusement. Un énorme katana brillait dans la pénombre du moulin. Yo le fit virevolter silencieusement, caressait sa lame et lui souriait comme s'il caressait les cheveux de sa bien-aimée*

Il est toujours aussi beau.

*Il tourna son regard malicieux vers Akordia*

Avec une arme comme celle-ci, je ne crains rien. Ni personne.

* Regardant Yo avec étonnement, elle répliqua*

Que voulez-vous donc attaquer? Ce ne sont que des voix... Ne soyez pas violent, et venez écouter plutôt...

*Akordia se rapprocha de la porte, et colla son oreille contre celle-ci*

Au fait, c'est une belle lame... *Dit-elle à voix basse en souriant*

*Sourit*

Merci. Mais des voix appartiennent nécessairement à quelqu'un, et en ce moment je te rappelle qu'on a quasiment que des ennemis autour de nous! Alors écoute si tu reconnais des voix, et si ca t'as l'air suspect tu m'fais signe et j'attaque. Si ca se rapproche, on aura pas le choix par contre. On doit absolument rester incognito.

Je veux bien, mais ça ne risque pas de nous attirer encore plus d'ennuis?...

Et puis je te rappelle que je ne suis pas en fuite. De quoi as-tu peur enfin? Si je vais m'expliquer il n'y aura pas de mal entendu...

*Akordia tendit l'oreille*

... * Une lueur vint illuminer ses yeux, puis elle rougit*

Je reconnais une voix... Mais pas l'autre. La voix d'homme, c'est celle de mon ex-fiancé !... *Dit-elle toujours en chuchotant*

Pfff c'est le pompom, manquait plus que ca!

*Fit Yo exaspéré en levant les yeux au ciel*

Comme par hasard il vient squatter notre refuge ce soir lui aussi...

*Se tut puis repris*

Bon ben je crois qu'on a tout intérêt à se casser d'ici vite fait, si c'est quelqu'un que tu connais! Remballe tes affaires on s'en va.

*Le jeune homme glissa le katana dans son dos, roula quelques affaires en boule et boucla silencieusement son sac. Ceci fait, il se redressa et demanda froidement*

Eh bien? Ce n'est vraiment pas le moment d'être nostalgique!

*Akordia se leva, et resta d'abord sans voix. Enfin, elle dit d'un air révolté*

Non Mais...?!... Depuis quand tu me donnes des ordres?... Je ne suis pas ton esclave, et je t'ai déjà dit que je ne suis pas en fuite !...

D'ailleurs, je vais parler à la reine comme j'avais prévu de le faire.

* Akordia commença à ouvrir la porte : le loquet étant rouillé, elle eu du mal à la déverouillée*

*Soudain, des griffes traversèrent la porte ; les lames effleuraient le visage d'Akordia. Elle eut un mouvement de recule, et elle laissa s'échapper un petit cri de frayeur.

Elle regarda la griffe, et dit* Eh bien... Il m'en veut encore...

*Akordia s'éloigna de la porte, et prit son sac*

Je te trouve bien prétentieuse pour oser me parler sur ce ton! Es-tu bête au point de ne pas voir que tu es en danger, et que je le suis moi aussi?? Pourquoi t'entêter comme une gamine bon sang, regarde tu vas te faire étriper!

*Fixa les trous dans la porte du regard*

Fais ta princesse si tu veux, mais je vais certainement pas risquer ma peau pour un caprice de petite fille! Et je te rappellerai simplement que sans mon aide, actuellement tu serais en prison! Ca te tuerait d'être un tant soit peu reconnaissante?!

*D'un bond souple et agile, Yo disparu par la fenêtre*

Tu en as un de ces culots! Tu me traîtes comme une esclave, et tu t'entêtes à croire que je fuis!

*Akordia suivit Yo*

Ne fais pas l'énervé, et viens avec moi chez la reine, elle comprendra.