Le rêve est fini. La réalité commence.

*Pas un bruit, pas un souffle vint perturber les amants durant cette nuit. Pourtant, lorsque la lune eu parcouru la moitié de son voyage, un lumière rougeâtre emplit la chambre.

L'astre pâle n'illuminait plus la ville, un épais nuage noir était venu cacher le ciel.

Le rêve avait touché à sa fin, la réalité les entourait de nouveau pour les faire replonger dans un cauchemar : la douceur s'était estompée, la paix qui règnait dans la chambre avait laissé place à une lourde atmosphère qui reveilla le Vicomte.

S'asseillant dans le lit, la couverture glissa de son torse pour retomber dans le bas de son bassin. Ses longs cheveux détachés s'étaient entre-mêlés, ses yeux montraient pour la première depuis longtemps de la fatigue.

Il regardait la fenêtre, d'abord sans vraiment comprendre, puis il ouvrit grand les yeux : cette lumière rouge provenait de la ville. Il s'empressa de s'habiller : ses vêtements légèrement froissés lui donnaient un air négligé qu'il n'avait jamais eu auparavant, qui se mêlait parfaitement avec son élégance innée.

Il alla vers la fenêtre, puis constata que quelque chose se passait aux ruines de la cathédrale : tout de suite, il ceint son épée, prêt à sortir*

*Félizia se réveilla en sursaut. Son corps redressé se mit à trembler. Ses yeux, qui laissaient entrevoir une peur inéluctable, se rivèrent tout de suite sur le Vicomte qui était déjà habillé, prêt à s'en aller.

Au sortir de son cauchemar, elle comprit que celui-ci n'était point rêve mais réalité. Elle agrippa alors le drap fin qui recouvrait son corps, le serra de toutes ses forces et une larme vint glisser tout le long de son visage aussi pâle que celui d'un fantôme.

Ses yeux ne cessaient de regarder le Vicomte mais ne semblaient le voir. Ne pouvaient-ils donc pas toucher au bonheur plus longtemps qu'une nuit ?*

*Le vicomte se retourna vers sa cousine : il se dirigea vers le lit, puis se pencha sur Félizia*

Félizia, il se passe quelque chose dehors...je dois y aller.

Je veux que tu restes ici pendant ma courte absence : ne quitte sous aucun prétexte le chateau, habille-toi prestement et prévient vite la reine. Je te fais confiance.

Dépèche-toi surtout!

*Il déposa un baiser sur le front de sa belle amante, puis s'éclipsa sans fermer la porte derrière lui*

*Félizia regarda encore la pièce vide quelques instants puis, s'habilla rapidement. Elle regarda par la fenêtre et vit ce qu'il se passait au dehors. Elle s'empressa alors d'aller prévenir la reine*