Silence

Les paroles de la foule ne cessaient de résonner dans sa tête.




NéCrOpHiLe! nEcRoPhIlE!! *


Fermez-la!!


* Bien qu'il fut seul à ce moment, il hurla rageusement, laissant sa folie parler à sa place. Se tenant la tête comme si un mal le frappait de l'intérieur, il se courba, gémissant de douleur, hurlant lorsque que ses dents se désseraient *

SILENCE!!

* Comme à bout de souffle, il haletait pour prendre de l'air *

Misérables...

* Soudain, il leva son bras droit vers le ciel, les doigts pointés vers le haut. un grondement retentit, le ciel s'assombrit, puis de nouveau tonna les grondements des cieux.
Rapidement, une averse déferla sur la ville; celle-ci étant barricadée, l'eau montera très vite à cette allure, c'était une question de minutes : la ville sera bientôt remplie comme une immense cuve, dans laquelle se tairons des centaines de conspirants *

* le Vicomte s'était arrêté dans la cour. Pourquoi?

La herse était levée. On entendait le Vicomte hurler de l'intérieur de la cour; une fois la grille passée, une pluie torrentielle frappa la ville : jamais Lucian n'avait vu une telle averse... Le sol semblait ne pas absorber l'eau, et elle montait à une vitesse folle, inhabituelle. Etait-ce là l'oeuvre du Vicomte?
Un tel pouvoir, il ne pouvait que l'avoir emprunté aux dieux. Que voulait-il faire?...

Lucian prit le temps de réfléchir quelques secondes... Horreur. La ville était barricadée... Les palissades sont sans doute étanches depuis qu'elle ont été renforcées...

Il voulait les noyer.

L'avait-il prévu depuis le début??

Il arriva au milieu de la cour. Le nécrophile semblait possédé par sa folie.*

Tu crois pouvoir t'en sortir comme ça?... Nécrophile!!

*Il se redressa doucement, sans bruit. Ses bras tombèrent nonchalement le long de son corps, sa tête resta légèrement inclinée.

Le Prince était venu... Il dit quelque chose, que le Vicomte ne perçut que comme un foudroiement; un éclair parcourait son corps, s'insinuait dans ses veines, et venait nourrir son excès de folie.

Pas un mot. il avança seulement, l'eau immergeait déjà ses chevilles.

Pendant quelques instants ses pensées le quittèrent, il fallait juste massacrer Lucian, anéantir le conspirant, réduire à néant l'obstacle, le faire taire, l'étrangler, le saigner, l'etripper, l'ecarteler, le supprimer, le détruire.

Il accèlera le pas, tendit la main pour attraper le cou de Lucian *

* Malade, un malade...

C'est un malade!

Le Vicomte avança doucement d'abord, avant d'accèlerer, sa cadence ressemblant à celle d'un mort-vivant.

Ce type est tout simplement effrayant.

Alors que le malsain tendait la main pour l'agripper, Lucian serra le poignard et lui porta un coup pour lui trancher la main, espérant eviter ainsi de se faire étrangler *

* Sans refléchir, il attrapa le poignard par la lame, et quelques filets de sang coulèrent le long de sa main.

Cela lui important peu, il ôta l'arme de la main du prince, qui était à présent désarmé face au Vicomte.





Lucian devait se taire, Lucian devait se taire.
Qu'il ne dise plus rien.
Qu'il garde le silence.
Lui enlever la parole.
Plus de bouche pour parler.
Pour ne plus blasphémer.

Et il empoigna Lucian à la mâchoire inférieure et tira, et tira, les dents du prince traversèrent la peau de ses doigts mais il continua de tirer plus vers le bas.
Un craquement arracha un cri à Lucian. Delacroix tira encore, les muscles des joues se tendirent avant qu'un côté se déchire sous l'écartelement.
C'était à Lucian de hurler déséspérement.



Le Vicomte lacha sa mâchoire déboitée et cassée pour prendre le poignet l'altesse à sa merci. passant derrière lui pour lui faire une clé de bras, le bras prisonnier bloqua lorsque le dos de la main toucha le milieu du dos.



Delacroix força alors sur l'épaule; il prit appui sur celle-ci avec sa main libre, et poussa l'épaule en avant, alors qu'il tirait le bras vers le haut.
Le coude cèda sous la tension, et les os se brisèrent un par un; les tendons se cassèrent aussi, et ce fut au tour des muscles de se déchirer.

Il tira encore pour séparer ainsi son bras de son avant bras, en l'ayant plié à l'envers du coude.

Lucian s'était époumoné jusqu'à ce moment, puis il se tut, probablement la douleur lui avait fait perdre connaissance.

Le Vicomte le lacha, il tomba inerte à terre, l'eau recouvrait déjà tout son corps, et son sang formait une marre autour de lui.




Il n'y avait plus personne qui l'entravait dans son chemin pour rejoindre Félizia et s'en aller avec elle.



Il se dirigea alors vers ses appartements.*

* C'est avec une mine horrifiée que Félizia arriva dans la cour. Elle poussa un petit cri qu'elle étouffa de la main à la vue de Lucian flottant dans son propre sang. L'eau montait à présent jusqu'à ses genoux et la ralentissait dans sa course vers le Vicomte. Où était-il ? Devrait-elle lui aussi le voir baignant dans son hémoglobine ?

Elle réfréna un sanglot à cette idée puis, sans même regarder le nouveau Roi, elle continua à avançer. Il ne pouvait qu'être dans le château...

Etait-il remonté la chercher ? A cette pensée, Félizia accéléra sa course. Le temps leur était compté à présent. *


Victor, attends moi...


* La cousine du Vicomte quitta la cour, Victor hantant ses pensées *

Conspirant lui aussi, mais avant tout fidèle à la reine et à son fils, il avait aidé en priorité les habitants de la cité à se réfugier sur les toits en vue du torrent qui se deversait sur la vill; car le but des personnes royales ici est la sécurité du peuple d'abord.

Il avait vu le vicomte aller dans la cour, suivit par le Prince Lucian... Que voulait Delacroix dans le chateau? S'en prendre à la reine?!


Immédiatement, il alla lui-même dans la cour du chateau... Presque à la nage. Déjà que la cour était surélevée par rapport au reste de la ville, on pouvait mieux y accèder.


Mais Delacroix n'y était pas. Cloud ne découvrit que le corps de Lucian, inerte.
Aussitôt il se dirigea vers lui, et le sortit de l'eau: pour cela, il était monté sur les escaliers qui mène à l'entrée.
Il semblait qu'il lui manquait un bras, et sa mâchoire parraissait cassée.
c'était sans aucun doute l'oeuvre de Delacroix!

Cloud tenta tout ce qu'il pu pour réanimer Lucian; jusqu'à ce qu'enfin il reprenne ses esprit, et cracha toute l'eau qu'il avait dans les poumons.

Sans perdre de temps, il prit sa ceinture et il un garot à l'avant du prince, de sorte qu'il ne perde plus de sang. *

Mon prince!

* Plongé dans de calmes ténèbres, Lucian ne réalisait pas qu'il se vidait de son sang après avoir été bléssé par Delacroix.

le calme des ténèbres... est effrayant. La douleur est vive, violente, mais immobile. Elle est là, ne s'aténue pas, ne s'accentue pas, elle est juste là.

Pensant en rester prisonnier pour le reste des temps, on vint l'arracher de l'obscurité, lui donner de l'air, et il rouvrit les yeux.

Encore incapable de distinguer quoi que ce soit, et encore plus incapable de parler correctement en raison de sa blessure, il ne parla que vaguement après avoir libéré ses poumons; ses mots baignaient dans le sang et l'eau *

D... Delac...Lacroix...L....Le...Cha...Chateau...

* il semblait désigner le chateau, par la seule main qui lui restait *

* Delacroix était dans le chateau! Il fallait s'assurer que la reine allait bien.

Cloud transporta le prince jusqu'à l'intérieur, endroit encore épargné par l'eau.

Comme il devait faire vite, Il amena le prince dans le donjon, et l'installa. Il s'assura que son état état bon, sans danger immédiat, puis il lui parla ainsi *

Prince, je dois aller voir votre mère la reine. Ne bouger pas, je vais revenir pour vous aider encore...

* Il s'en alla alors *

* Tiré de sa torpeur, il sursauta légèrement. Retiré dans un coin du hall, Cloud, qui transportait ne Prince, n'avait pas remarqué sa présence.

Lucian était bléssé??

Que s'est-il passé, en si peu de minutes?!

Il se leva, puis constata qu'il pataugeait dans de l'eau... Il jetta un regard dehors, malédiction!
La ville était noyée!! Et l'eau s'imiscait maintenant dans le chateau.

Jad, réfléchit... réfléchit... Plus vite!
Les palissades!
Si j'arrive à en détacher, l'eau s'évacurait!
je n'ai pas suivit tout ce qui s'est passé, mais je peux au moins faire cela.

Il monta à l'étage, passa par le couloir qui mène aux tourelles, et ainsi accèder au chemin de ronde sur les palissades *