...

* Moi?

Moi?... Penser à moi? Penser à lui-même?... Le plus important? Ce n'était pas lui pourtant... Ce que Félizia lui disait paraîtrait limpide et clair comme de l'eau de roche, mais il y perçu une subtilité incompréhensible. Aussi il resta impénétrable aux paroles de Félizia.

Il se tourna vers elle, la regarda, presque avec une expression de désolement car il n'avait pu saisir le sens de ses paroles*

* Elle se redressa inopinément *

Tu t'adandonnes, Victor. Je parle de cet homme que tu as laissé il y a huit mille ans de cela, celui qui se fichait de toutes ces futilités.

* Elle se releva et s'avança vers lui, posant doucement une main sur son torse *

Non, bien sûr, il est encore là, mais entouré de tellement de doutes.

* Faisant remonter sa main, Félizia la glissa doucement contre la nuque de son cousin pour faire finalement mourir la caresse contre sa joue *

Victor, pourquoi as-tu si peur ? Quels sont ces sursauts qui te réveillent chaque nuit ? Cette perpétuelle inquiètude... Je...

* Elle posa ses lèvres sur la joue du Vicomte *

J'aimerais tellement que tout cela cesse... Cette hantise, ces craintes incessantes... J'aimerais pouvoir t'aider...

Voyons Félizia...


* Il souria légèrement *


je n'ai pas peur... Ce ne sont que de vulgaires et insignifiants cauchemars...

A qui donc essaies-tu de faire croire qu'ils sont insignifiants ? Si c'était le cas, ils ne surviendraient pas toutes les nuits...


Pourquoi t'en caches-tu ?


Je m'inquiète, Victor, essaie de comprendre...

Ne t'inquiète pas, tout se passe bien...


Tout se passe bien, de plus tu sais que s'il y a un problème je t'en ferai part... Tu le sais, non?...


* Le vicomte devait apaiser les doutes de sa cousine : plus graves encore que la conspiration et son passé, les questions que Félizia posaient ne devaient pas restées sans réponses, et de préférence elles devaient se terminer par une réponse positive....*

Victor, Tu me dis que tout va bien mais Je...

J'ai peine à y croire... Tout se bouscule dans mon esprit et...


* Félizia agrippa doucement un pan de la chemise de son cousin et releva les yeux vers lui *


Je ne sais plus quoi penser...

Ne pense rien, car tout va bien...

* il prit sa main, et l'embrasse doucement *


Il n'y a rien de mal à penser ni de craintes à avoir, car tu sais tout ce que tu as à savoir...

Tu sais tout Félizia, et mes troubles sont des plus bénins... Ne t'est-il jamais arrivé de faire des cauchemars?

Si, bien sûr...


* Peut-être avait-elle un accès de paranoïa, ou peut-être allait-t-elle chercher trop loin ? Qui sait. Dans le doute, elle se demanda si elle n'avait pas tort. Il le lui dirait s'il y avait quelque chose, comme ils l'avaient toujours fait en cas de problème. Non, il n'y avait rien de changé. Du moins, elle essayait par tous les moyens de s'en persuader. *


Pardonne-moi... C'est moi qui suis fatiguée...

Dors, ma belle... Dors...

Je veille sur toi cette nuit.

* Félizia esquissa un léger sourire puis entraîna son cousin sur le lit. S'allongeant à ses côtés, elle vint l'embrasser tendrement avant de lui mumurer *


Bonne nuit, cher cousin...


* Ceci dit, elle posa sa tête contre lui puis ferma les yeux. Il ne lui fallût pas plus de quelques minutes pour s'endormir, son bras entourant la taille du Vicomte comme s'il voulait l'empêcher de partir car, au fond, elle savait qu'il ne passerait probablement pas toute la nuit à ses côtés. *